Ibn Khaldûn et les sept vies de l'Islam
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Détails de Ibn Khaldûn et les sept vies de l'Islam
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Titre du livre : Ibn Khaldûn et les sept vies de l'Islam
Auteur : Gabriel Martinez-Gros
ISBN-10 : 2742761144
Date de sortie : 2006-06-09
Catégorie : Livres
Nom de fichier : ibn-khaldûn-et-les-sept-vies-de-l-39-islam.pdf
Taille du fichier : 28.25 (La vitesse du serveur actuel est 27.11 Mbps
Vous trouverez ci-dessous les commentaires du lecteur après avoir lu Ibn Khaldûn et les sept vies de l'Islam. Vous pouvez considérer pour votre référence.
Quel livre étrange! Sa lecture laisse comme une incertitude troublante: qui parle? Gabriel Martinez-Gros (c'est ce que me promet la couverture) ou Ibn Khaldûn? Parce que voilà le pari de Martinez-Gros (car oui, sans aucun doute, ce pari, pour le coup, est bien de lui): "réhabiliter" Ibn Khaldûn non pas simplement comme "source" mais comme théoricien nous donnant une clé de lecture valable pour le mode musulman voire pour d'autres espaces (c'est ce que tente de montrer le même Martinez-Gros dans "Une brève histoire des empires"). Mais si Ibn Khaldûn a déjà tout dit, pourquoi écrire sur lui? Martinez-Gros ne cherche pas à expliquer les conditions de possibilité d'une telle théorie (pourquoi fut-elle rédigée à ce moment précis, moment de recomposition profonde des formes politiques en Islam? Pourquoi le fut-elle par lui, Ibn Khaldûn?). Non, l'historien ne cherche qu'à restituer une pensée en se dégageant de tout regard surplombant (puisqu'il semble penser, ce qui est pour le moins douteux, que vouloir expliquer Ibn Khaldûn, c'est le surplomber et, ce faisant, c'est reconduire le regard dominant de l'Occident sur l'Islam). En somme, bénévolement, il prête sa plume à un auteur revenu par miracle d'entre les morts pour nous convaincre de son actualité.Et pourtant... Ibn Khaldûn est bien un penseur de l'État, qui écrit dans l'État, adoptant le point de vue de l'État. Martinez-Gros ne le nie pas mais n'en tire pas toutes les conclusions que ce constat impose: Ibn Khaldûn produit une pensée qui n'est pas moins "située" que les autres et rétablir cette situation, ce n'est pas mépriser Ibn Khaldûn, c'est se donner les moyens de le comprendre pleinement (sans cela, l'essentialisation khaldûnienne de la notion d'éthnie paraît pour le moins douteuse). Et finalement, lorsque Martinez-Gros rejette toute "explication" (en paraphrasant un hadîth du prophète et en écrivant: "l'Occident explique mais n'est jamais expliqué"), il ne fait, sans manifestement s'en rendre compte, que reproduire le dogme fondamental, dans nos cultures occidentales, de l'autorité symbolique, celui du "créateur incréé" n'ayant de chair que son génie du haut duquel il prêche la vérité du monde. C'est faux et cela n'a rien d'émancipateur.Reste donc cela: à qui ne voudrait pas se farcir les 2000 pages de la Muqqadima (l'Introduction à son "Livre des Exemples" dont je vous laisse deviner l'épaisseur), le livre de Martinez-Gros offre une bonne restitution de la pensée théorique de Ibn Khaldûn. Une restitution, donc, rien que cela: une restitution sans auteur.Martinez-Gros se tait - et ce silence est regrettable
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